Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

Club Med : des travailleurs étrangers dans un état « critique »

Publié le 8 décembre 2022 à 16:53, modifié le 9 décembre 2022 à 16:22

Par: Jérôme Gagnon

Le Club Med Québec-Charlevoix fait face à une nouvelle tempête médiatique. Des travailleurs étrangers disent être payés moins cher que les employés québécois et affirment que leurs conditions en lien avec leur travail sont difficiles.

(MISE À JOUR 11H48 2022-12-9)

Le 3 décembre 2021, Le Club Med Québec-Charlevoix ouvrait officiellement ses portes. À l’époque, l’établissement recherchait activement de la main-d’œuvre. Aujourd’hui, elle compte près de 350 salariés qui proviennent en majorité de l’étranger. Or, une partie de cette main-d’œuvre estime vivre des injustices dans leur travail depuis leur entrée. Certains se sentent sans ressources face à différents enjeux.

« Il y a beaucoup de jeunes qui ont quand même des études supérieures dont des baccalauréats. La majorité d’entre eux se disent :  ça ne fonctionne pas présentement », explique Dulce Vivard qui est devenue la porte-voix des travailleurs latino-américains.

Ils dénoncent par exemple des logements inadéquats, une disparité salariale avec les locaux et des accidents de travail liés à des équipements non adaptés.

« On a aussi une forte pression pour faire des heures supplémentaires et ce n’est pas inscrit dans leur contrat de travail. C’est plutôt par parole avec une intimidation », précise-t-elle.

Le regroupement Latino en Charlevoix a sondé anonymement 36 de ses membres qui sont des employés de l’établissement. On y apprend que 75 % subissent une détérioration de leur santé mentale liée à leur environnement de travail. Dulce Vivard estime que la situation est critique pour certains d’entre eux.

« Et il n’y a pas de protection de normes de travail ni par l’entreprise ni par le syndicat », indique la femme qui est membre de l’organisation.

Dans les dernières semaines, le regroupement Latino Charlevoix, défendant les jeunes migrants, ont organisé des rencontres entre organismes, élus et le consulat du Mexique à Montréal. L’objectif : trouver des solutions pour améliorer leur situation.

Le syndicat réagit

Le représentant syndicat au Club Med Québec-Charlevoix soutient que des plaintes liées aux accidents de travail ou à l’intimidation concernant le temps supplémentaire ne lui ont pas été soumises. Teamsters Québec local 1999 précise qu’un exercice d’équité salariale résultant du dépôt d’un grief syndical est actuellement en cours. L’exercice requiert la révision de l’ensemble des salaires sur le site pour s’assurer que pour travail comparable les employés ont un salaire égal, peu importe le sexe, l’origine, l’âge, et tous les autres motifs de la charte.

« Le syndicat s’assurera que les conclusions seront respectées et s’il y a des problèmes, exercera tous les recours appropriés », indique l’organisation qui représente au total 390 employés.

Avant la sortie publique du regroupement Latino en Charlevoix, le syndicat de ces travailleurs indiquait être proactif pour les défendre depuis leur arrivée.

« On a eu une première convention collective, on a réglé beaucoup de choses au niveau du temps supplémentaire, au niveau des salaires, au niveau des heures de travail, des horaires », énumère Sylvain Lacroix, permanent syndical chez Teamsters Québec local 1999.

Appelé à commenter, le préfet de la MRC de Charlevoix, Pierre Tremblay, indique que l’établissement doit se conformer aux lois du Québec. Il souligne que la MRC n’a que très peu de pouvoir dans ce dossier.

De son côté, le Club Med Québec-Charlevoix n’a toujours pas répondu à notre demande d’entrevue.