« Le char de mon oncle qui reste à proximité est tout le temps plein de poussière, j’ai même pris des photos cette semaine. Pis là tu me dis à moi que ces particules-là qui rentrent dans nos poumons, ils arrêtent à la gorge pis que ça ne s’en va pas dans les poumons? Ben voyons, moi je ne crois pas à ça! », déclare ce citoyen anciennement employé de l’usine.

Serge McInnis est indigné par les déclaration de la Santé publique.  Selon l’analyse des échantillons qu’elle a reçu , les poussières causerait seulement des irritations à la gorge et à la peau.

Une quarantaine de personnes étaient présentes à l’assemblée, mais aucun représentant de l’usine ne s’est manifesté. Après 84 signalements et 11 plaintes depuis l’ouverture de l’usine, une enquête du ministère de l’Environnement est en cours, mais aucune réelle sanction n’a été appliquée jusqu’à maintenant.

« Bien sûr il y a un problème. Il y a des manquements qui ont été constatés, il y a des dépassements de normes qui ont été constatés et c’est pour ça que le ministre a émis un avis au préalable à l’ordonnance pour s’assurer de corriger les problématiques de poussières », mentionne le directeur régional adjoint, ministère de l’Environnement, Yan Larouche.

Une analyse de données effectuée par le ministère de l’Environnement démontre les manquements de la cimenterie. Ironiquement, l’échantillonnage n’a pas été effectué par le ministère, mais par l’entreprise. Les citoyens demandent au ministère de récolter ses propres données. Ils disent n’avoir aucune confiance dans  les informations fournies par la compagnie.

« On parle de transparence… les stations qui sont là appartiennent à la cimenterie alors qu’on a des retards dans les remises de rapport donc on a des doutes. Écoutez ça je pense qu’il va falloir y revenir sérieusement », déplore ce citoyen.

La population de Port-Daniel-Gascon est convaincue que le problème est bien plus grave que ce qui est affirmé. Les résidents exigent une surveillance accrue avec des équipements pouvant mesurer tous les facteurs de risques pour la santé. Ils souhaitent aussi que les panaches de poussières et de contaminants soient détectés en temps réel.

« Sur les mûrs du complexe, tu passes ton doigt, il y a de la poussière de ciment. Il y en a partout à Port-Daniel sur le bord de la 132, tout le monde vie là dedans. Le monde vit les fenêtres fermées, je veux dire ça incommode les gens, ça créée du stress, ça détériore les conditions de vie on est dans un des plus beaux « spots » en Gaspésie les gens vivaient bien ici avant l’arrivée de l’usine », explique le porte-parole du groupe Environnement Vert Plus, Pascal Bergeron.

C’est le manque de transparence et de communication de la part de l’usine qui enrage le plus les citoyens. Ils ont l’impression que la cimenterie leur rit au visage.

« On peut penser qu’en général ils donnent les résultats qu’ils ont, mais les gens vont être plus confiants s’ils ont des données indépendantes »,dément le directeur régional, Santé publique, Yves Bonnier Vigier

Les citoyens présents ont aussi déploré l’ignorance du gouvernement de leur situation. Ils affirment que l’usine est un paquet de problèmes.

« Une industrie qui décolle mal… ça a mal décollé cette cimenterie-là… elle va mal aller tout le temps de sa vie… vous remarquerez ça », explique ce résident de Port-Daniel sur un ton moralisateur.

Le ministère de l’Environnement affirme qu’il a tout pris en note et qu’il se donne jusqu’au 31 août pour entendre les explications de l’entreprise. Les citoyens aussi les attendent de pied ferme.