Bande de Gaza: Des conditions de vie inhumaines racontées par un médecin de Rivière-du-Loup
Publié le 2 janvier 2025 à 17:00, modifié le 3 janvier 2025 à 12:33
Par: Jasmin Guillemette
Un médecin de famille à Rivière-du-Loup a fait preuve de courage et de sang-froid. Le Dr André Munger s’est rendu pendant plusieurs semaines dans la bande de Gaza, un territoire constamment bombardé par l’armée israélienne, pour offrir des soins avec des ressources limitées.
Le Dr André Munger a été un témoin de première ligne d’une réalité difficile à imaginer avec de dures conditions de vie. « Une fois qu’on est rendu sur place comme telle, on constate qu’effectivement, les conditions de vie sont assez je dirais épouvantable. C’est misérable. Il y a des pénuries. Pénurie alimentaire, pénurie d’essence, il n’y a pas d’électricité. Pénurie de biens de premières nécessités, donc tout ce qui concerne l’hygiène, le savon, le shampoing, il n’y a pas. Il n’a pas d’eau non plus », raconte-t-il.
Il assurait la direction d’un hôpital qui est destiné uniquement aux enfants. Il était situé dans une ville à une vingtaine de kilomètres de Rafah, Deir al-Bahla.
Les Palestiniens sont soumis à vivre sous des tentes ou des bâches cordées une derrière l’autre. Des conditions que le Louperivois a vues de près.
« Le droit humanitaire et le droit à la dignité humaine des gens, des civils sont bafoués aussi en même temps. Et ça, ça se passe sous nos yeux, donc, c’est assez pénible à voir. D’autant, les gens le réalisent aussi. Ils savent bien qu’ils ne sont pas dans des conditions normales », explique Dr Munger.
Une autre dure réalité : les bombardements quotidiens. Le médecin dit toutefois ne pas avoir craint pour sa vie.
« C’est à 3-4 kilomètres au maximum, lorsque ce n’est pas plus proche. Les gens autour de moins continuaient à ausculter les enfants, à voir les patients et à discuter des cas comme si presque rien n’était. Il y avait que moi qui regardait un peu en l’air en disant “il a des bombardements”. Les gens me disaient “c’est loin, il n’a pas de danger. Tout va bien”. On a beaucoup de personnel autour de nous qui vivons justement dans des habitations qui sont bombardées. Le matin c’était toujours de voir si autour de chez vous ça a été bombardé? Comment ça s’est passé ? Est-ce qu’ils vont revenir le matin ? », a-t-il mentionné.
Le Dr Munger est conscient que les besoins dans la bande de Gaza ne feront qu’augmenter. Celui qui est déjà allé prêter main forte en Ukraine et Soudan se dit prêt à y retourner si l’occasion se représente.