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Avenir incertain pour la maison de transition de Maria

Publié le 5 octobre 2022 à 12:55, modifié le 5 octobre 2022 à 14:09

Par: Patrick Giguère

Fermée temporairement depuis le printemps dernier, faute de main d’œuvre, la seule maison d’hébergement de transition et de désintoxication de la Gaspésie, l’Arc-en-soi, ne parvient toujours pas à recruter le personnel nécessaire pour offrir ses services de réhabilitation. Et si aucune candidature ne se manifeste, l’avenir n’est pas garanti pour le centre situé à Maria.

La maison de transition l’Arc-en-soi de Maria n’a jamais été aussi muette depuis le départ des six résidents en avril dernier.

«On les a relocalisés pour la plupart à Rivière-du-Loup. (…) Depuis le mois de mai 2021, on avait des démissions de plus en plus et ça mettait de la pression sur l’équipe qui était en place.  On n’a pas eu le choix de fermer par manque de main d’œuvre », mentionne la directrice générale, Lorraine Michaud.

La direction du centre s’était donnée jusqu’au début octobre pour recruter tout le personnel nécessaire pour le bon fonctionnement du milieu de vie, mais n’y est toujours pas parvenue. Des postes de cuisiniers, de surveillants de nuit et d’intervenants communautaires n’ont toujours pas trouvé preneurs.

« C’est sur qu’on s’est fait accompagner par une firme spécialisée en recrutement de ressources humaines depuis mai dernier pour les postes vacants, mais on n’a pas de candidatures. (…) C’est sûr qu’accueillir des gens en provenance d’ailleurs au Québec, il faut être en mesure de les loger. On sait que dans la Baie-des-Chaleurs c’est difficile», reconnaît la gestionnaire.

C’est la première fois en 13 ans que le centre résidentiel communautaire qui travaille avec les services correctionnels québécois et canadiens doit suspendre ses activités, telles que le volet de réinsertion sociale et le programme de désintoxication.

« Je trouve ça très dommage parce qu’instaurer une ressource comme ça, ça demande beaucoup d’énergie, beaucoup de temps et d’investissement», se désole la directrice clinique de l’Arc-en-soi, Lisa St-Pierre.

« On va avoir besoin de la communauté pour le logement, mais parlez-en de l’Arc-en-soi. Dites qu’on a besoin de monde. Plus qu’on va en parler et de bouche à oreille, plus on augmente nos chances de réussite», implore Laurraine.

Puisqu’il s’agit de la seule maison de transition en Gaspésie, les hommes qui désirent se reprendre en main doivent maintenant s’éloigner de leurs proches et déménager à Rivière-du-Loup, Québec ou en Beauce. L’éloignement peut nuire aux chances de se réhabiliter.

«La réinsertion sociale, oui tu as la dépendance, mais aussi te réintégrer dans ta communauté. Quand tu es loin de ta famille, quand tu es loin pour te trouver un emploi et que tu fais ta désintoxication à Québec, bien il va s’en trouver un, mais ça ne l’aidera pas quand il va retourner en Gaspésie», explique Mme St-Pierre.

L’organisme à but non lucratif n’a plus de revenu à l’heure actuelle, mais souhaite au plus haut point une réouverture imminente. La direction se donne jusqu’au 31 mars prochain pour recruter tout le personnel nécessaire, dans le but d’éclairer à nouveau la vie des personnes judiciarisées.