« Le prix a bondi en flèche, » s’exclame David Lafrance, un agriculteur de la relève.

« C’est au niveau des vendeurs. Ils se font montrer un gros montant d’argent pour la terre, c’est intéressant de vouloir la vendre, » ajoute-t-il.

David Lafrance s’estime chanceux, puisqu’un vendeur non apparenté a consenti à lui vendre sa terre, dans 5 ans, au prix d’aujourd’hui.

Récemment, il a déménagé sur la ferme qu’il prévoit acheter. Il a d’abord acquis les droits de produire du lait. Les profits tirés de cette activité lui permettront de financer son achat.

Les terres se vendent à prix d’or et attirent les vendeurs dits « non conventionnels »

« Le problème c’est que la demande n’est pas juste de producteur agricole c’est aussi de spéculateurs qui veulent faire un profit sur l’achat de la terre et la revendre dans le futur », déplore l’ agriculteur Michael Labrie-Beaulieu.

La valeur des terres agricoles est en constante croissance. Selon les plus récentes données de Financement agricole Canada, la région du Bas-Saint-Laurent –Gaspésie se classe au deuxième rang de celles ayant connu la plus forte hausse en 2022 avec une augmentation de près de 18% comparativement à la moyenne québécoise qui est de 11%. La Montérégie quant à elle, est la région ou les terres se vendent le plus cher et celle qui a connu la plus faible augmentation.

« Au Bas-Saint-Laurent on est comme décalé un peu: plus on va vers l’Ouest, plus le prix va être élevé, » fait remarquer Michael Labrie-Beaulieu.

« Ça met une pression sur les entreprises existantes et sur la relève, parce que veut, veut pas, il faut que la terre se rentabilise quand on fait un achat et plus le prix de la terre est élevé moins la rentabilité va être au rendez-vous quand on achète une terre, » ajoute-t-il.

Pour freiner la spéculation foncière, plusieurs solutions pourraient être mises de l’avant dont celle d’offrir des incitatifs fiscaux aux propriétaires qui choisissent de vendre à la relève.