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Altercation au centre jeunesse: rapport de la CNESST accablant

Publié le 18 décembre 2017 à 16:19, modifié le 18 décembre 2017 à 16:33

Par: CIMTCHAU

Des altercations violentes se produisent fréquemment dans les centres jeunesse.  Ça a été le cas, à Rivière-du-Loup le 6 février dernier. Des jeunes ont causé du grabuge et agressé des intervenants.  Nous avons obtenu le rapport d’intervention de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail.  La CNESST  a pointé du doigt plusieurs manquements du CISSS dans ce dossier. Des employés n’auraient reçu aucune formation et les méthodes de travail ne seraient pas sécuritaires.

Le rapport de la CNESST est sans équivoque. Des jeunes ont asséné de violents coups de poings, de genoux et de tête. Il y a même un agent qui a été étranglé. Un événement qui ne semble pas isolé. «Il y a eu des menaces au marteau, des menaces au couteau. De la violence, il y en a à tous les jours.  Il n’y a pas une journée qui n’a pas de violence», a expliqué un intervenant qui a déjà travaillé dans le milieu.

Mais le rapport d’intervention va plus loin.  L’employeur est blâmé pour plusieurs manquements. «Certains travailleurs ne possèdent aucune formation en lien avec la clientèle agressive», est-il écrit dans le document. «On s’est assuré que l’ensemble du personnel avait reçu les formations appropriées, soit pour la majorité du personnel, la formation OMEGA, qui est la formation retenue.  Mais aussi pour les agents d’intervention, il y a eu une  formation d’intervention physique», a fait remarquer la directrice du programme jeunesse du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Anne Durette.

Plus de formations réclamées

«En 7 ans, j’ai eu deux formations. Ce n’est pas suffisant», a rappelé le travailleur qui a préféré garder l’anonymat.

«On devrait donner plus de formation, surtout des formations spécifiques pour contrer la violence pour les jeunes.  C’est certainement quelque chose qui est manquant», a souligné la répondante politique de l’APTS du Bas-Saint-Laurent, Mélanie Bernier.

L’organisation du travail est aussi pointée du doigt.   Les «méthodes et techniques (…) ne sont pas sécuritaires», peut-on lire. La question d’un imbroglio concernant l’utilisation d’un bouton panique a aussi été soulevé dans le rapport.

Le CISSS corrige le tir

Depuis, des mesures ont été prises par le CISSS du Bas-Saint-Laurent. Tout a été corrigé. Mais, est-ce suffisant pour éradiquer la violence dans les centres jeunesse? « On travaille fort en prévention avec le personnel. On travaille fort à les préparer, mais compte tenue de la clientèle avec laquelle on travaille, on ne peut jamais dire que c’est fini», a déclaré Anne Durrette.

«Ce sont des jeunes qui n’ont pas demandé d’être ici.  Souvent, ce sont des jeunes qui sont en détresse aussi. Ça fait des situations violentes, voir sur le plan émotif aussi.  C’est n’est pas facile à tous les jours. Le degré de stress est plus élevé.  Ce sont des conditions difficiles», a ajouté Mélanie Bernier.

Le syndicat déplore la rigidité des conditions de travail dans les centres jeunesse et que plusieurs travailleurs quittent le milieu. La direction affirme de son côté, qu’elle met tous les efforts nécessaires pour favoriser la recrutement de personnel.