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Airbnb: une plateforme qui nuit au logement en région

Publié le 30 mars 2023 à 20:43, modifié le 30 mars 2023 à 21:09

Par: Patrick Giguère

76 %   des annonces de locations offertes sur la plateforme Airbnb en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine seraient illégales.  Avec la crise du logement qui sévit, les immeubles accaparés par cette plateforme empêchent des citoyens de se trouver un toît.

«23 245 : c’est le nombre d’annonces illégales qu’Airbnb doit retirer au Québec, car elles ne présentent pas de numéro d’enregistrement. Est-ce qu’Airbnb respectera ses engagements à long terme? Il est permis d’en douter, considérant le mépris total pour les lois et réglementations affiché par la multinationale un peu partout à travers le monde depuis sa création», dénonce Cédric Dussault, co-porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataire du Québec (RCLALQ).

Selon une toute première étude menée en février par l’organisme et des chercheurs québécois présentée mardi, en date du 28 février, 850 annonces locatives sur la plateforme en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine étaient affichées sur Airbnb. Ça représente 2% de l’ensemble du parc immobilier et locatif de la région. De ce nombre, seulement 200 d’entre elles seraient légales. Dans les derniers jours, ce chiffre est respectivement monté à 1078 (+27 %), indique le rapport.

Mais les chiffres analysés en février pourraient s’avérer être encore bien pires lors des saisons hautes puisque les données ont été récoltées pendant la saison basse, souligne M. Dussault.

« C’est la même proportion pour la région de Montréal (…) On peut affirmer que la région où l’emprise de la plate-forme Airbnb est la plus importante au Québec, c’est la région de la Gaspésie. »

Il s’agit d’un portrait sombre et particulièrement difficile à avaler pour plusieurs personnes qui ont cherché pendant plusieurs mois pour se trouver un toit.

« C’est grave. Surtout qu’on a de la misère à trouver un appartement. Ils en louent mais à des prix que personne ne peut le louer. Ce n’est pas yable! » , lance un homme.

« Moi, je travaille à l’hôpital et il y a beaucoup de monde qui viendrait travailler, mais il n’y a pas de places où rester », laisse tomber une femme.

Selon Cédric Dussault, même si la multinationale a supprimé toutes les annonces de locations à court terme qui ne respectaient pas la nouvelle réglementation dans la province, il serait relativement simple de contourner la loi.

« Il y a des faux numéros d’enregistrement qui ont été inscrits. Il y a des numéros d’enregistrement qui ont été inscrits par des utilisateurs qui ne correspondent à une autre adresse  ou un hôtel par exemple. Il y a aucune vérification qui a été faite sur la validité sur ces numéros d’enregistrement là. »

Le Regroupement aimerait que Québec mette la hache dans les plateformes de ce type.

« Notre revendication c’est de bannir complètement ce type de plate-forme là parce que ce type de plate-forme la amène énormément de nuisance et amplifie la crise du logement un peu partout au Québec », affirme M.Dussault.