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Faible concurrence dans l’industrie du pavage au Bas-Saint-Laurent

Publié le 11 juillet 2018 à 18:27, modifié le 11 juillet 2018 à 18:33

Par: CIMTCHAU

Le nombre d’entreprises dans le secteur du pavage pour la région diminue depuis cinq ans, ce qui fait en sorte que deux filiales d’une seule et même entreprise, a mis la main sur plus de 60% des contrats de pavage du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports du Québec (MTMDET) depuis janvier 2014.

Entre janvier 2014 et mai 2018, les entreprises Construction B.M.L et Les Pavages Laurentiens, deux divisions appartenant au géant Sintra Inc., ont reçu une importante partie des travaux d’asphalte de la région du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

Sur les 114 contrats de pavage accordés par le MTDTET durant cette période, 72 se sont retrouvées dans le calepin de Sintra Inc. Toutefois, la concurrence dans ce secteur se fait rare dans la région. Seulement 4 entreprises appartenant à des propriétaires différents ont obtenu des contrats par le biais des appels d’offres du ministère. De ces 4 entreprises, il n’en reste plus que trois, puisque Gervais Dubé Inc. s’est retiré du secteur d’activité il y a quelques semaines pour se concentrer sur les autres activités de l’entreprise. C’est ce que le président de l’entreprise Francis Dubé nous a confirmé au mois de mai.

La cagnotte des contrats est toutefois significative. Au total, les contrats de pavage de l’organisme gouvernemental représentent une facture de 119,25 M$. De ce montant, 93,75 M$ sont allés directement dans les poches de l’entreprise Sintra Inc, soit près de 80% des fonds publics.

Le porte-parole du ministère, Guillaume Paradis, a toutefois assuré que la faible concurrence n’a pas d’impact sur le prix payé par les contribuables.

« Les contrats au Bas-Saint-Laurent se négocient à un prix qui est tout à fait acceptable, la majorité des contrats qui ont été attribués par le ministère des transports au cours des dernières années, l’ont été à un tarif inférieur à notre estimé de base», a-t-il tenu à expliquer.

Le Parti Québécois dénonce la situation de monopole

De son côté, le député de René-Lévesque et porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports, Martin Ouellet, s’est dit inquiet du manque de concurrence dans l’industrie du pavage partout dans la région.

« C’est très préoccupant et on est post-commission Charbonneau aussi, alors notre gouvernement on avait sévi à l’époque de la collusion. Déposé un plan d’action sur l’intégrité, on avait réussi à faire baisser certains coûts, mais dans le cas de monopole comme vous l’indiquez, effectivement, il reste encore beaucoup de travail à faire », a-t-il soutenu.

Ce dernier a également ajouté qu’advenant que le Parti Québécois soit élu au pouvoir le 1er octobre prochain, M. Ouellet promet de s’attaquer à cette problématique.

« Alors dès le 1er octobre, il faut s’attaquer à cela et faut s’assurer que tous les marchés qui sont ouverts aux contrats publics, nous ayons plus d’un soumissionnaire», a-t-il expliqué.

Une solution mise en place selon le MTMDET

Le ministère assure que deux nouvelles mesures ont été mises en place dans le dernier règne libéral afin de faciliter une saine compétition dans ce secteur. De cette façon, le gouvernement entend attirer un plus grand nombre de soumissionnaires pour ses contrats.

« Ça nous arrive de regrouper plusieurs petits projets d’asphaltage en un seul contrat, alors comme ça, le contrat devient plus intéressant, ça stimule la concurrence. Également, on essaie de lancer nos appels d’offres tôt au printemps pour que les entreprises puissent remplir leur carnet plus rapidement », a expliqué Guillaume Paradis.

Toutefois, les résultats se font toujours attendre. Sur la même période analysée, 47 contrats ont été accordés, alors qu’une seule entreprise avait soumissionné ou encore une absence complète de concurrence a été observée, ce qui a obligé le MTDTET d’y aller avec des contrats de gré à gré.

C’est sans se rappeler que plusieurs villes sont aussi préoccupées par la faible concurrence dans ce secteur. En mai dernier, la mairesse de Rivière-du-Loup, Sylvie Vignet, avait lancé un cri du cœur pour dénoncer le monopole de Construction B.M.L. La division de Sintra Inc. était la seule soumissionnaire pour obtenir le contrat lié aux travaux de réfection de la municipalité. La soumission de l’entreprise surpassait les coûts estimés par la Ville de 25%. Une situation dénoncée par la mairesse, elle qui a effectué une demande au ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) de statuer le prix à payer pour lesdits travaux.